Demander un prêt d’honneur pour financer son installation
Taux zéro et accompagnement par une association… Le prêt d’honneur financé par les Régions et d’autres organismes a de nombreux avantages pour obtenir un prêt bancaire et financer son installation.
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Un prêt à taux zéro, pouvant aller de 4 000 à 50 000 €. Pour s’installer en agriculture, le prêt d’honneur ne manque pas d’avantages. Initié en 2010 par le réseau associatif Initiative, en partenariat avec les Régions financeuses de ce prêt, le prêt d’honneur séduit.
En 2023, 889 personnes ont bénéficié de ce prêt, principalement dans le secteur de la polyculture (40 %), en élevage (30 %) mais aussi en pêche et aquaculture, apiculture, dans les vignes et même en élevage de chevaux.
Soutenir l’installation des plus de 40 ans (6/09/2024)
Face aux difficultés de trouver un apport suffisant, le prêt d’honneur agit comme une « aide à la trésorerie » et un « prêt à la personne », indique Anne-Laure Gardette, responsable des innovations et filières au sein du réseau associatif Initiative. Le réseau associatif est d’ailleurs en partenariat avec les chambres d’agriculture, Miimosa et Fermes en ville. L’objectif de ce prêt ? « Faire effet de levier sur un prêt bancaire », soutient la responsable.
Son impact n’est pas négligeable puisqu’il a un effet de levier moyen de 1 sur 9. « Un euro financé par le prêt d’honneur représente neuf euros financés par la banque », éclaircit Anne-Laure Gardette.
Association locale
Il peut être demandé par n’importe quelle personne souhaitant s’installer, même sans apport personnel. Les seules conditions résident dans le fait de présenter une activité agricole viable au niveau économique et qui est l’activité principale du demandeur. Un prêt bancaire doit forcément être demandé à la suite de l’obtention du prêt d’honneur.
Pour ce faire, l’entrepreneur peut se diriger vers l’une des 202 associations locales du réseau Initiative qui accompagne les entrepreneurs dans la création d’entreprise. « Il faut arriver avec un projet bien chiffré », prévient Anne-Laure Gardette. Là, il présentera son plan de développement d’entreprise à un chargé d’accompagnement, salarié de l’association, qui le « challenge » sur son projet. Ce dernier l’accompagne dans la préparation — de l’établissement des coûts au montant du prêt d’honneur demandé — pour la présentation du projet devant le comité d’agrément bénévole. « Cette période dure en général quelques mois », ajoute la responsable.
Le comité d’agrément vérifie la viabilité du projet et son adéquation avec la personne. Si le plan de développement de l’entreprise est validé, le prêt est attribué et l’entrepreneur peut se diriger vers une banque afin de financer son installation. Dans le cas inverse, il suffit de reprendre la préparation avec le chargé d’accompagnement avant de repasser devant un comité d’agrément.
« Diversité des profils »
« Outil adapté à une diversité de profils », le prêt d’honneur est utilisé autant par des personnes non-issues du monde agricole, pour des reconversions qu’au sein du cadre familial. Le seul critère pour Anne-Laure Gardette ? « Une attention permanente portée à la fiabilité du projet. »
Montant
La moyenne des prêts d’honneur agricoles avoisine les 14 000 euros pour des plans de financement de 168 000 euros en moyenne.
Afin de s’adapter au secteur agricole, les régions, financeuses de ces prêts du réseau Initiative, peuvent proposer des différés de paiement dès le départ « pour prendre en compte le cycle des récoltes », précise Anne-Laure Gardette, ou au cours du remboursement du prêt. Un décaissement rapide (le moment où l’argent est transféré sur le compte de l’agriculteur, NDLR) peut aussi être accordé aux bénéficiaires.
Durant toute la durée du remboursement du prêt, de quatre à sept ans, l’agriculteur est accompagné par un salarié de l’association afin de suivre l’évolution économique.
Donnant forcément suite à un prêt bancaire, le prêt d’honneur n’est parfois pas la meilleure solution pour financer son exploitation. C’est le cas notamment pour de grandes exploitations avec des plans de financement élevés ou sur des petites exploitations qui, au contraire, n’ont pas besoin de prêts bancaires.
Certaines Régions — la Bretagne, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la région Sud, l’Île-de-France et la Corse — développent des fonds supplémentaires pour soutenir des projets d’installation qui répondent à certains critères spécifiques : pour les personnes installées comme cotisants solidaires ou les non-éligibles à la DJA par exemple. Mais ces critères n’empêchent pas que le prêt d’honneur « reste accessible à tout le monde », rappelle la responsable.
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